Chap XXXIII : Retour dans le passé

26/07/2021 15:50

 Je hocha la tête en signe d'accord, quand Aile de Faucon arriva en trombe dans la grotte. Il était tellement essoufflé qu'il en tomba au sol. J'accouru vers lui.

-Aile de Faucon ! Que ce passe-t-il ?! Demandais-je, inquiète.
- C'est... Nuage de...Poussière... Haleta-t-il. Il s'est...
- Il s'est fais quoi ?!
- il sait  fait... Enlever...
- Où sont-ils ?!
- Dans le camp... Du... Clan du Désespoir...

    J'écarquilla les yeux. Je me releva, et annonçais-je d'une forte voix.

- J'y vais seule !

    Et, sur ses mots, je parti avant de laisser aux autres le temps de protester. Je fit apparaître mes ailes, et fonça vers le pont de pierre détruit. Je le survola, et atterri aux milieu de félins couverts de plaies, et de coupures saignantes. Tous me regardaient d'un air impassible, comme s'ils attendaient ma venue. C'est alors que je compris que ce n'était qu'un piège. Un félin, me ressemblant comme deux gouttes d'eau, s'avança vers moi, traînant derrière lui l’ apprentie, couverts de plaies.

-Tu es venu... Je n'en attendais pas moins de toi ! S'écria le chat, qui semblait être leur chef.
- Etoile de Rapace... Comme on se retrouve... Dis-je avec un sourire mauvais.
- ... Je vois que tu te souviens de moi, Petit Aigle... Rétorqua-t-il en me rendant le même sourire.
- Etoile d'Aigle ! Rectifiais-je. Comment oublier un traître, un assassin, un...
- Un frère, me coupa-t-il.
- Tu étais tout, sauf un frère !
- Tu refuses encore de l'admettre ? Pourquoi ne veux-tu pas voir la vérité en face ?! Tu n'as pas changé, soeurette...
- Ne m'appelle plus JAMAIS comme ça ! Crachais-je, furieuse. Toi, en revanche, tu n'es plus le même depuis ce fameux jour...
- Tu t'en souviens encore ? Pourtant, ce n'était qu'un jour, tout ce qu'il y a de plus ordinaire, avec son givre, son gibier rare... Comme une journée banale de la Saison des Neige.
- Oui, ça aurait été banal, comme tu dis, si Petite Nuit, notre soeur, n'avait pas décéder ! >>

 

    Là-dessus, un grand silence s'installa. On se fixa droit dans les yeux, sans ciller, jusqu'à ce que Nuage de Poussière brise ce calme pesant.

- Grande soeur, c'est qui ? Demanda-t-il. Tu le connais ?
- Petit Rapace, mon frère... Tu as toujours été seul, dans ton coin. Tu dormais toujours dans un racoin de la pouponnière, roulé en boule, loin de nous.
- Et plus le temps passait, plus tu m'embêtais à me poser des questions stupides, Continua-t-il, ses poils se dressant sur son échine.
- Et c'est ainsi que tu as mal tourné... Tout le monde crois que Ruisseau et Nuit sont morts de cause naturelles, mais je ne suis pas aveugle ! J'ai tout de suite remarqué que c'était TOI qui les a tués ! Tu as abusé de la confiance qu'ils te faisaient pour les achever ! Sale traître !!!

    Il paraissait a bout de nerfs. Sans crier garde, il se retourna vers l’apprentie, et créa une boule d'énergie noire. Au moment où il la lança, plus vive que l'éclair, je bondit et m'interposa devant lui, et l'attaque me frappa de plein fouet. Je perdis connaissance.

    Autour de moi, rien, le vide le plus complet. Je sursauta en sentant une main de bipède contre ma joue. Aussitôt, je bondi, toutes griffes dehors.

 

- Ah, tu te réveilles enfin ! Dépêches-toi, tu va être en retard au collège. Dit le bipède. >>

 

    Hein ? Quoi ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Une douleur me traversa le crâne, comme si j'avais dormi des lunes. Je regarda autour de moi, j'était dans un nid de bipède, les parois étaient orange vif. Tout me revint d'un coup. Ce bipède, c'était ma mère, et cette pièce, c'est ma chambre. Mais qu'est ce que je faisais ici ? Ma place était dans la forêt, entourée par mon clan, pas dans une bâtisse d'humains ! Je me leva d'un pas nonchalant, et tomba au sol. Je m'était pris les pieds dans la couverture. Je m'en dégagea, et avança vers la cuisine. J'était retourné dans le passé, et j'était redevenu ce bipède que je haïssais tant. Je m'assis afin de manger ces tartines au goût gras et sec qui me dégoûtaient tant. Malgré ça, je me força de les finir, et avala mon chocolat chaud.

 

- Dépêches-toi ! Me pressa ma mère. Tu détestes être en retard, alors mets y un peu du tiens !
- C'est bon, je me dépêche ! Rétorquais-je d'une voix rauque. >>

 

    Quand on s'était tous transformé en chats, j'étais également malade. Je toussa afin de me dégager la gorge, et alla vers la salle de bain m'habiller. J'attrapa mon sac, et traça vers la voiture où le bipède m'attendait déjà. Lorsque le moteur s'alluma, je sursauta. Arrivée devant la grille du collège, une voix m'interpella.

-Eh, Marie-Lo ! On va faire un tour à la Boulangerie ?

    Je fis volte-face.

- Ange ! M'écriais-je en courant vers elle.

    Je me sentais moins seule, tout à coup. Je ralenti en arrivant a sa hauteur, elle me regarda bizarrement.

-Tu es sûre que ça va ? Demanda-t-elle.
 

    Tout espoir s'était évanoui. J'eus la sensation qu'un éclair me frappa de plein fouet. Voyant la mine que je faisais, elle me pris la main, et approcha sa bouche de mon oreille.

-Tu ne m'appelle jamais comme ça quand les "autres" sont dans le coin. Murmura-t-elle avant de s'éloigner un peu. Bon, on y va, à la boulangerie ?
- Euh... Oui, si tu veux... Bredouillais-je.

    Une fois devant la bâtisse d'où s'échappait des fumets variés, je demanda d'une voix hésitante :

- On est quel jour ?
- Mardi, on va au camp, ce soir, tu viens avec nous ?
 

    Le camp ! Notre camp, qu'on avait construit en pleine forêt. C'était là bas que tour ça c'était produit. Il FALLAIT que j'y aille !

- Oui ! En plus, j'ai quelque-chose d'important à faire là bas...
- D'accord... Dépêches-toi, ça va sonner ! >>

    Elle m'attrapa par le bras, et nous coururent ensemble vers le portail. La sonnerie retenti au moment où je passais devant, me vrillant les tympans. Quelques heures plus tard, la fin des cours s'annonçaient. Je quittais l'établissement, le coeur léger. Le calvaire n'allait plus durer longtemps. De plus, tout était déjà planifié. Je trottinai vers la voiture afin de rejoindre le bipède qu'était ma mère.

-Maman ? Est ce que je peux aller au camp, s'il te plaît ? Demandais-je.
- Non.

    Tel un morceau de glace, mes plans étaient brisés. Malgré ça, j'essaya, en vain, de recoller les morceaux.

-S'il te plaît, maman ?
- J'ai dit non !
- Mais... C'est urgent !
- C'est bon, arrête de me demander, et monte dans la voiture.
- Moi aussi, je sais dire non !!

    Et, sur ces mots, couru rejoindre notre petit groupe.

-Scorpi... Euh... Le chat ? On se rejoins au camp ? Dis aux autres que je les retrouves là bas.
- D'accord, de toute façon, on y all...

    Il s'interrompit en regardant leur bus partir.

-Mince... Bah, le prochain est dans à peine deux minutes.
 

    Voyant ma mère sortir de la voiture pour me ramener à la maison, je me figea sur place.

- J’ai…un truc urgent a faire avant on se rejoint la bas

Je profita d'un moment d’inattention de sa part pour détaller. Je corru comme je ne l'avais jamais fait au part avant. Après un effort inimaginable, j'arriva enfin au camp. Je descendis la petite pente raide, et avança vers le ruisseau.

-Je reviens ! Dis-je à voix haute pour me rappeler cette journée.

 

    Je suivi le ruisseau vers la droite, et atteignit l'endroit où tout c'était déroulé. je marchais aveuglément vers le cours d'eau, le regard embrumé, comme ce fameux jour, jusqu'à tomber tête la première dans l'eau glacée. puis, le noir complet. Je rouvris les yeux, un peu sonnée.

Lorsque je rouvris les yeux, j'étais entre les apprentis et Etoile de Rapace. Ce dernier me fixa bizarrement, comme si j'étais un mort revenu a la vie.

- ... Comment tu as pu... ?! Bredouilla-t-il.
- Parce que je ne suis pas comme vous. Répondis-je en souriant.
- Elle a raison ! retenti une voix familière. >>

    On se retourna vers celle qui avait parlé.

-Ange ! Que fais-tu ici ? M'exclamais-je. Et tes petits ?!
- Notre soeur a eu des petits ? Mrrh... Félicitations... Dit le chef du Clan du Désespoir d'une voix rauque.
- Ils sont avec Tornade t’en fait pas et Merci, ça m'étonne que tu me complimentes, répondit-elle sur un ton sec.
- Juste... Dommage qu'en ce moment, ils sont sans doute en train de se faire éventrer... Fit Rapace d'un sourire à la fois mauvais et sincère.

    Ange le regardait d’un air choqué. Ses poils se hérissèrent et ses yeux rougissaient.

- Tu n'aurais pas osé ?! Cracha-t-elle.
- Dis-moi, Aigle, n'as-tu pas l'impression que quelques-uns de mes guerriers ont disparus ? Me demanda-t-il, heureux.
- ... Si... Répondis-je à contre-coeur.
- Toi, tu vas mourir ! Lança la jeune mère avant de s'envoler au secours de ses petits.
- Je me demande juste... Comment as-tu pus résister face à mon attaque ? dit Etoile de Rapace en se tournant vers moi.
- ...
- Hein ? Désolé, je n'ai pas entendu !
- ...
- Plus fort, j'aimerai entendre ta réponse ! S'enjoua-t-il.
- ... La ferme ! Lançais-je d'un ton glacial.
- Quoi ?!
- T'es devenu sourd ?! je t'ai dis je la fermer !! >>

    Et, avant d'entendre sa réponse, je lui décrocha un coup de boule lui coupant le souffle. Il tomba au sol, essayant de reprendre sa respiration. Je vis du coin de l'oeil Nuage de Poussière se libérer de ses liens, mais les laissant encore en place pour éviter les ennuis.

-Et bien ? Tu n'arrives plus à te relever ?! Aller, dépêches-toi de te remettre sur pattes ! Je ne frappe jamais un ennemi au sol.
- Et c'est ce qui pourra causer ta perte !! Rugit-il en me sautant dessus

    On roulait au sol, jusqu'à ce que je remarqua une pierre blanche. Je tenta de l'atteindre avant qu'il ne me cloue au sol. Je la saisi, et la lança vers Nuage de Poussière. Il l'attrapa, et s'envola laissant ses liens au sol. J'étais immobile, clouée contre l'herbe sous le poids écrasant d'Etoile de Rapace.

- Vas y, Nuage de Poussière !!
- Mais... Grande soeur...
- VAS Y !!! Ne t'en fais pas pour moi !!
- D... D'accord ! >>

    Il la jeta vers Rapace, qui n'eut pas le temps d'esquiver. Moi, en revanche, j'avais eu le temps de partir en fumée, m'élevant dans les cieux, à côté des apprentis. Je nous enveloppa d'un bouclier, évitant de peu l'explosion. Je ferma les yeux, attendant que ça passe. Un bruit sourd retenti, m'assourdissant. Lorsque je rouvris les yeux, l'îlot, qui servait de camp au Clan du Désespoir, avait disparu. Les vagues commençaient à submerger les gravats restants qui étaient tombés à l'eau. J'avais l'étrange impression de tanguer, puis de tomber dans le vide, tout autour de moi, le noir le plus complet. Quelques secondes plus tard, je senti quelque chose d'humide sur ma joue. Une voix m’appela doucement.

<< Marie-Lo ? Marie-Lo, lèves-toi, je t'en pris ! >>